Ce qu'il faut savoir

Après l’activité parlementaire, Talatala lance le suivi de l’action du gouvernement en RDC

Édité le
18/11/2021

Une année après son lancement, Talatala se penche désormais aussi sur le suivi des actions de l’exécutif. Justice, lutte contre la corruption, gouvernance électorale, réforme du système de sécurité. 

Ces quatre secteurs sont au cœur du suivi de l’action du gouvernement congolais sur Talatala. Un choix consécutif au champ de recherche du Groupe d'étude sur le Congo (GEC) d’une part, et d’autre part, aux priorités du nouveau pouvoir à Kinshasa.

Le GEC mène des recherches approfondies sur la sécurité dans l’est du Congo et dans la Région du Kasaï, mais aussi sur la corruption, l’accaparement de ressources par l’élite et le fonctionnement de l’État congolais. En même temps, dès son avènement au pouvoir, le président Félix Tshisekedi a indiqué vouloir concrétiser le slogan « Le peuple d’abord » sous le sceau de l’instauration d’un État de droit démocratique en RDC. Ce pari ne peut être possible qu’avec une justice réellement indépendante capable de marquer une démarcation avec les pratiques d’impunité et de corruption qui retardent le développement économique du pays. 

Aussi, dans son discours sur l’état de la nation du 13 décembre 2019, FélixTshisekedi avait relevé des dysfonctionnements des instances judiciaires, appelant à la réflexion en vue de corriger tout ce qui avait choqué la conscience collective lors du processus électoral de 2018. 

Le débat sur les réformes électorales était donc lancé et le gouvernement envisageait des actions dans ce secteur en perspective des élections de 2023. Ces axes principaux de la vision du président Félix Tshisekedi sont couchés dans les différents documents de politique nationale. Ils y sont déclinés en actions (missions, promesses, …) prévues et/ou annoncées par les autorités gouvernementales, notamment dans les quatre secteurs faisant l’objet de notre suivi. Ces actions sont multiples et dispersées à travers différentes sources. 

Le premier défi ici réside dans l’identification des actions envisagées. Il est question de répertorier ces activités suivant qu’elles figurent dans des documents globaux ou sectoriels de politique publique nationale ou qu’elles n’y ressortissent pas carrément. 

Dans le premier cas de figure, nous aurons recours, entre autres, au Plan national stratégique de développement 2019-2023 (PNSD), les deux programmes d’actions du gouvernement -celui de l’ancien Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et celui de son successeur Jean-Michel Sama Lukonde -, à la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption 2020-2030 et à la politique nationale de réforme de la justice 2017-2026.Dans le deuxième cas, nous nous intéresserons aux allocutions, discours et messages des autorités exécutives en lien avec ces quatre secteurs. Tel est le cas des discours sur l’état de la nation, des messages du chef de l’État, des mots de circonstance à l’occasion du lancement ou de l’inauguration d’un projet.

Le deuxième défi est lié à la formulation des actions à mettre en œuvre. Il est fréquent que les actions annoncées soient décrites de façon abstraite, ne permettant pas au chercheur de disposer des indicateurs objectivement vérifiables sur lesquels il peut se fonder pour suivre concrètement la mise en œuvre de l’action. Il sera donc difficile, voire impossible, pour Talatala de suivre des actions dont l’évaluation de leur mise en œuvre pourrait être subjective, faute d’indicateurs objectifs. Seront ainsi privilégiées les actions contenues dans les différentes sources susmentionnées susceptibles d’être objectivement mesurées. Et dans le souci d’une meilleure compréhension des actions envisagées par l’exécutif, il sera proposé des actions simplifiées par rapport à leurs intitulés officiels. 

La cartographie des actions envisagées par l’exécutif et suivies par Talatala n’est cependant pas exhaustives. Elle est appelée à évoluer en fonction de l'identification d'autres actions dans ces quatre secteurs visés ou de l’annonce de nouvelles promesses ou de nouveaux engagements du gouvernement. Le suivi proprement dit des actions arrêtées s’appuiera, d’abord, sur l’analyse de documents relatifs à la mise en œuvre des actions gouvernementales. Une lecture pertinente des lois de finances (loi de finances de l’année, loi des finances rectificative et loi de reddition des comptes) sera importante pour évaluer à quel point la matérialisation de certaines actions a été financée et/ou exécutée. 

De même, un cap sera mis sur les rapports des institutions de contrôle (Parlement, Cour des comptes, Inspection générale des finances, …) pour évaluer le niveau d’exécution des actions et/ou les écarts de gestion relevés. Ensuite, le suivi passera par des entretiens et interviews avec les animateurs des différentes institutions ou organes impliqués dans la mise en œuvre de ces actions ou avec les bénéficiaires des actions envisagées. Il sera, bien entendu, également nécessaire de mener des enquêtes sur le terrain pour palper la réalisation effective, ou non, des actions annoncées. Les résultats des recherches dans ces quatre secteurs seront partagés sur Talatala sous forme de blogs, notes d’analyse, rapports, avec la possibilité de suivre le niveau de mise en œuvre de chaque action répertoriée.