Motion de défiance contre Alexis Gisaro, ministre des Infrastructures et travaux publics, sur l’état de délabrement des infrastructures routières en RDC
Le député Marcel Zuma a déposé, le vendredi 22 novembre, une motion de défiance contre Alexis Gisaro, ministre des Infrastructures et Travaux publics (ITP), sur l’état de délabrement « très avancé » des infrastructures routières en RDC pour la période de 2021 à ce jour.
L’élu de Bondo déplore que « plusieurs projets de réhabilitation et construction des voiries urbaines, drainages et routes nationales à travers le pays, entre autres projets Kinshasa zéro trou, Tshilejelu », dont les travaux financés ont été lancés, se sont arrêtés brusquement ou n'ont jamais démarré. Marcel Zuma rappelle que même « en pleine capitale, miroir et principale porte d'entrée de la RDC, les routes disparaissent du jour au lendemain sans la moindre attention de la part du ministre ».
Le député Les patriotes dénonce également l’état de délabrement des « routes nationales qu'empruntaient les usagers sans trop de peines », avant l’avènement du ministre Gisaro à la « tête du ministère des ITP qui sont à ce jour dans un état de délabrement indescriptible, à cause notamment de l’abandon des services spécialisés et établissements publics rattachés à votre ministère (Bureau technique de contrôle, Cellule des infrastructures, Bureau d'aménagement et d'urbanisme, l'Office des routes, l'Office des voiries et drainage), qui sont condamnés à disparaître». Ces services « peinent à fonctionner et remplir leurs missions, car amputés des moyens indispensables pour leurs fonctionnements harmonieux », regrette le député Marcel Zuma.
Marcel Zuma déplore aussi le fait que « tous les projets lancés ou en cours d'exécution sont confiés à des entreprises ne disposant pas d'expertise avérée, des capacités opérationnelles et financières nécessaires pour réaliser les ouvrages de qualité répondant aux normes en la matière », il dénonce aussi le fait que le ministre aurait « programmé la suppression de l’Office des routes ».
C’est pourquoi, le député Marcel voudrait que le ministre Alexis Gisaro, éclaire la représentation nationale aux préoccupations suivantes :
- De 2021 à ce jour, combien de kilomètres des routes nationales ont été construits par votre ministère à travers le pays ?
- Ventilation linéaire du bitumage du réseau routier province par province, par coup des travaux et par entreprise ayant réalisé les travaux ?
- Quel est le total du linéaire demeuré impraticable sur l'ensemble des travaux des routes nationales ou voiries réalisés depuis 2021 à ce jour et ce, province par province, ville par ville ?
- Dans le cadre de l'acquisition de 301 ponts, selon les contrats signés avec la société Matière, 129 ponts ont été déjà livrés, si le ministre peut dire les ponts déjà construits par province ?
- Dans le cadre de projet des routes dans le Grand Bandundu, le ministre a reçu 50 000 000 $ (Cinquante millions de dollars américains) est-ce qu’il peut dire l'état d’avancement de ces travaux ?
- La route Kwilu-ngongo-Kipangu dans la province du Kongo central est du réseau routier de l'Office des routes, le ministre peut dire pourquoi l'attribution de cette route à l'ACGT (Agence des grands travaux) ?
- Où en sommes-nous avec la commande GUMA pour la dotation des brigades de l'Office des routes et de l'OVD ?
- Depuis 2021 à ce jour, il n'y a pas eu de contrats d'entretien de cantonnage manuel, si le ministre peut dire où est passé l'argent mobilisé par le Fonds national d’entretien routier (FONER) quant à ce ?
- Si le ministre est en train de superviser les travaux sur la route nationale numéro 1, axe Kamuesha- Kananga ? Si oui, que le ministre fasse l'économie du rapport de sa supervision, si non quelles sont les raisons ?
- Sur l'axe Kananga-Kalamba Mbuji, le ministre a substitué le premier contrat dans le cadre de Bureau central de coordination (BCeCo) comme maître d'ouvrage délégué, à celui signé avec une entreprise chinoise devant être suivi essentiellement par l'ACGT. Cela étant, et dans le cadre de sa supervision, est-ce que le ministre peut faire l'économie des fonds dépensés par l'entreprise bénéficiaire du premier contrat, en termes d'état d'avancement et du paiement probable de ses factures.
- Depuis son avènement à la tête du ministère des ITP, quelle est la hauteur de son apport en faveur des services spécialisés et établissements rattachés à son ministère (au plan moyens logistiques, financiers et autres) ?
- Si le ministre peut donner les capacités logistiques, fonctionnelles et financières des entreprises privées contractantes (entreprise par entreprise) exécutant les différents projets de construction des voiries, drainages et routes nationales à travers le pays ?
- Quelle est la destination réelle des fonds alloués aux projets Kinshasa zéro trou et Tshilejelu ?
- Quelles sont les sanctions infligées par le ministre aux sociétés prestataires qui construisent des tronçons routiers, des caniveaux et des ponts sur les routes nationales en violation des normes techniques et des cahiers de charge ?