Malgré la dénonciation d’une procédure qu’il a jugé "illégale", le bureau de l’Assemblée nationale n’a pas pu empêcher, le 10 décembre 2020, l’examen et le vote des pétitions déposées contre ses membres. À l’issue de la séance, Jeanine Mabunda, alors présidente, a été destituée.

C’est la consécration de l’inversion des rapports de force politique en présence en RDC. Engagé dans un bras de fer depuis plusieurs mois avec son ex-allié Joseph Kabila, Félix Tshisekedi, chef de l’État, a remporté, le 10 décembre 2020, une victoire politique à l’Assemblée nationale. 

Acquise au Front commun du Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila, la majorité parlementaire a basculé : des centaines de députés FCC ont rejoint l’Union sacrée de la nation, nouvelle coalition au pouvoir, lancée par Félix Tshisekedi. 

En conséquence : des pétitions contre le bureau de l’Assemblée nationale, favorable à Joseph Kabila, n’ont pas eu du mal à être adoptées, en dépit de quelques soupçons de corruption des élus nationaux et des moyens de défense présentés par des membres du bureau Mabunda au cours de la plénière du 10 décembre 2020. À titre illustratif, sur 483 députés présents, 281 ont voté pour la destitution de Jeanine Mabunda, 200 contre, un s’est abstenu et l’on a compté un bulletin nul.