Moyens de contrôle

Une motion de défiance déposée contre Chérubin Okende Senga, ministre des Transports

12/10/2022

Une motion de défiance contre Chérubin Okende Senga, ministre des Transports, des Voies de communication et du Désenclavement, a été déposée, le mercredi 12 octobre, au bureau de l’Assemblée nationale. 

C’est Anicet Badanga Mpotiyolo, porte-parole des signataires de cette motion, qui a  expliqué les raisons de ce moyen de contrôle : « Compte tenu des nombreux abus qu’il [Cherubin Okende] est en train de commettre dans l’exercice de ses fonctions, nous nous sommes décidés (...) de déposer la motion afin qu’il quitte définitivement ce ministère. » 

Cette motion de défiance est signée par 63 députés nationaux. Elle intervient dans un contexte politique marqué par les divergences au sein de la coalition Union sacrée de la nation, entre le camp de Moïse Katumbi et celui du président Félix Tshisekedi.

Le 19 octobre, une plénière est convoquée pour examiner la motion de défiance visant Chérubin Okende Senga. Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, soumet la motion au débat. Trente sept députés se sont inscrits pour prendre la parole. Vingt-quatre sont intervenus. Deux autres ont estimé leurs interventions sans objet. Seize de 22 députés qui ont pris parole se sont prononcés contre et six seulement ont soutenu la motion tendant à déchoir le ministre Okende de son poste.

S’opposant à la motion, les députés  Delly Sesanga, Jacques Djoli, Daniel Mbau, Garry Sakata, Willy Bolio et André Tambwe Katambwe, entre autres, ont plaidé pour le rejet de la motion pour notamment « mauvaise direction ». Ils ont estimé que les griefs mis à la charge du ministre des Transports, dont l’achat non effectif des aéronefs, ne relèvent pas de sa seule responsabilité. Pour eux, d’autres membres du gouvernement, ayant la charge du budget ou des finances par exemple, sont également concernés.

Concernant le grief d’« insubordination » du ministre Okende, les élus qui se sont alignés contre l’initiative ont simplement demandé que ce reproche soit écarté au motif que les initiateurs n’ont produit aucune preuve de cette allégation. Par la suite, le député Charles Naweji a initié une motion incidentielle pour obtenir le rejet de la motion pour notamment pour « mauvaise direction », « faute des preuves des allégations de motionnaires » et « dépassement du délai réglementaire de 48 heures à dater du dépôt de la motion de défiance pour la soumettre à débat ».

Soumise au vote, la plénière l’a adoptée. La procédure s’est ainsi clôturée sans que le ministre Okende ne fournisse la moindre réponse aux griefs portés contre lui. Ce dernier est le quatrième membre du gouvernement Sama Lukonde à être visé par une motion de défiance.

 



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